A l'ombre d'un Soufi: Présentation

A--l-ombre-d-un-Soufi.JPGCôte d'Ivoire: A lire, "A L'OMBRE D'UN SOUFI"
Fraternité Matin (Abidjan)
REVUE LITTERAIRE
8 Février 2007
Publié sur le web le 9 Février 2007
Michèle Pépé
Abidjan

Il parle de l'Histoire contemporaine de l'Afrique dont il a été, plus qu'un témoin, un acteur engagé. Il explique, en quelques mots, la philosophie Hamalliste, qui prône et cultive l'Amour de Dieu et de l'Homme.

Un témoignage historique écrit par un témoin-acteur de l'histoire coloniale, post-coloniale et contemporaine de la Côte d'Ivoire et de l'Afrique. Ainsi pourrait-on résumer l'oeuvre de mémoire, d'historien de son temps qu'a écrite Ahmadou Yacouba Sylla 11. Fils du célèbre, richissime et énigmatique Yacouba Sylla. «A l'ombre d'un soufi», est une oeuvre historique pour rendre témoignage de son père, guide spirituelle de l'ésotérique communauté Hamalliste, déporté de la Mauritanie à Sassandra par l'armée coloniale française. Yacouba Sylla qui, interrogé par des chercheurs et historiens, en 1974, sur sa vie, son rang, ses pouvoirs, dira: «Je ne suis pas muqaddam je n'ai aucun autre rang que celui d'un esclave dévoué et soumis à Cheickh Hamadoullah Vous voulez connaître ma vie, mon pouvoir? Vous les aurez dans la communauté d'hommes et de femmes de plus de onze nationalités qui vivent disciplinés dans un ordre qui a engendré l'Homme Islamique total. Cet homme dépouillé de son animisme et qui est le frère de Tous les Hommes, qu'il se trouve à la mosquée, dans la rue, en pèlerinage autour de la Kaaba, etc. ( )» (P.51)

Cette oeuvre, composée de trois grands chapitres (1- Le Hamallisme de Cheickh Yacouba Sylla; 2- A l'école de l'ignorance; 3- Douleur capitale), avec des textes fluides, d'une profondeur spirituelle et philosophique enrichissantes, illustrée par de fortes images historiques, a été préfacée par Mgr Paul Dacoury-Tabley, avec des post-face de Dr Victor Djédjé Capri (ancien président de l'Assemblée territoriale) et Hamani Diori (ancien président du Niger). «A l'ombre d'un soufi» a été éditée par la jeune maison d'édition Vallesse. Ahmadou Yacouba Sylla, qui fut jeune député du Soudan français (actuelle Mali) parle des affres de la colonisation, de la résistance africaine, du RDA, d'Houphouet-Boigny son «père».

D'Henri Konan Bédié à qui il a écrit de multiple lettres ouvertes, notamment pour le mettre en garde, en août 1998, sur «les graves périls qui nous guettent»: « Cependant, tenant de ce même Dieu souverain, ma conscience de citoyen, de témoin d'un passé récent, je me rappelle que cette obligation de réserve n'est pas une condamnation au silence.

C'est pourquoi, à l'heure où le pays est, pour l'observateur averti, menacé dans sa consubstantielle existence, le désir, que dis-je, le devoir de témoignage s'impose à moi et l'emporte sur toute autre considération (P.107)». de Laurent Gbagbo son «frère» de Gagnoa, qui lui a écrit un courrier pour le féliciter de cette prise de position en faveur de la paix (112). D'Alassane Ouattara à qui il a dit, en juillet 2001, dans un message télévisé: « Je suis ton aîné, et je te demande un peu d'humilité, un peu de modestie, de grâce. Il faut d'abord savoir comment ce pays a été bâti de 1930 avant d'en arriver en 1960. Il faut qu'on arrête! (P.127)». A Gaoussou Ouattara, frère aîné d'Alassane Ouattara.

Dans une lettre ouverte intitulée «L'Islam n'a pas de candidat», publié en le 17 octobre 2000, il écrit: « Mais les débats sont faussés et, par ricochet, les projets et programmes de gouvernement, dès lors qu'il est fait du serment religieux un marketing malsain qui, dans le cas d'espèce, tend à établir que l'un des protagoniste est le de candidat l'islam (121)». Au Président Blaise Compaoré, son «fils» à qui il écrit: «Façonné comme tu l'as été par Houphouët-Boigny, je me surprends à ne pas comprendre que tu puisses souhaiter une issue heureuse aux assises du Forum pour la réconciliation nationale, en même temps tu te fais critique, sinon tu t'arroges le droit de dicter aux ivoiriens ta perception de leur réconciliation». A Muammar Khadafi, dans une lettre au titre évocateur de son amour: «Ensemble pour bouter hors d'Afrique ce colonialisme crapuleux (P132)»

Durant toutes ces années, Ahmadou Yacouba Sylla a refusé de se taire, et de regarder sans mot dire, comme un spectateur indifférent, se jouer l'Histoire de la Côte d'Ivoire et de l'Afrique. Par sa plume, et parfois de vive voix, il a pris position et pris à témoin le peuple, par la presse interposée, pour interpeller tous ceux qui avait une once de pouvoir ou une capacité réelle ou supposée d'agir sur le cour de l'histoire. Par Amour de sa Nation, de son prochain, de Dieu. Un livre à lire, pour apprendre et comprendre le pourquoi du comment de l'histoire qui se déroule sous nos yeux.

----------------------------------------------------------------------------------------------------

Qu’il plaise à la ligne éditoriale de votre prestigieux organe d’apprécier  la justesse de livrer à vos lecteurs notre modeste contribution à l’enrichissement de la civilisation de l’universelle.  Ahmadou Yacouba Sylla l’auteur

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :